L’Odyssée aurait été écrit par Homère, un grec d’Asie mineure qui aurait vécu au VIIIème siècle avant Jésus Christ. La traduction de l’œuvre par Philippe Jacottet respecte strictement la versification originale du poème, qui dans sa totalité raconte le retour du solitaire Ulysse pour sa terre natale, Ithaque, après avoir conquit la ville de Troie. L’extrait du poème étudié commence au chant VI et prend fin au chant IX. Ulysse durant son périple rencontre peu de mortels, cependant il arrive dans cet extrait parmi les Phéaciens, un peuple grec isolé du reste du monde. Ce peuple pourra donner aux lecteurs un aperçu de ce que pouvait être la civilisation grecque à l’époque d’Homère. Il semble donc intéressant de se demander quelle perception de la civilisation grecque le séjour d’Ulysse chez les Phéaciens donne. Pour cela, il faut voir que les Phéaciens semblent être un peuple parfait à tous points de vue, mais que cette excellence cache un certain rejet du monde extérieur.

Dans un premier temps, il semble important de constater que le mode de vie des Phéaciens relève de l’utopie. Tout d’abord, le monde dans lequel évoluent les Phéaciens semble être un monde merveilleux, situé « à l’écart » (page 105, vers 204) et « au bout du monde » (page 105, vers 205) comme s’il voulait se préserver. En effet, la richesse et la profusion sont deux caractéristiques du milieu dans lequel vivent les Phéaciens. La description du palais du roi Alcinoos insiste sur la richesse des lieux, avec la citation de nombreuses matières précieuses comme le « bronze » ( page 114, vers 84), l’ « or » ( page 114, vers 88) ou encore l’ « argent » (page 114, vers 89). La beauté des lieux est ici explicite, tout comme le luxe et la volupté sont évidents. Aussi, en rapport avec leur richesse, les Phéaciens semblent mener une vie naturellement aisée, ayant « de tout en abondance » (page 114, vers 99) et ce à n’importe quel moment. Tant la nourriture que les richesses, les Phéaciens semblent ne jamais