* Roman fortement marqué et structuré par le motif du Voyage qui ici se dissout dans « un peu de brume »
Relation Maupassant et son roman : tourmenté par le problème de la bâtardise. Il traverse une crise d’identité. Il possède un frère diffèrent. Pierre avatar de Maupassant. En effet Maupassant ne fait jamais entendre sa voix dans le récit.
Inspiré par un fait divers ou par un souvenir familiale, le roman s’ouvre donc sur une énigme = Pourquoi la fortune léguée par Maréchal, un ancien ami de la famille Roland, revient-ll à Jean et non aux deux frères ?
Obsession du double, de l’autre soi et l’amour éminemment ambigu d’un fils pour sa mère.
Tout semble opposer Pierre et Jean qui se présentent à nous comme deux archétypes contraire du jeune homme.
Pierre l’aîné, âgé de 30 ans, aux cheveux noirs, portant des favoris mal rasés, aux bras velus un peu maigres mais nerveux, vient de terminer de chaotiques études de médecine. Homme de l’indécision et de la ténacité, des idées généreuses et de la sensibilité artiste, de l’enthousiasme et de l’inquiétude avec une tendance à la cruauté sadique.
Jean, Vingt cinq ans semble son parfait contraire. Blond très barbu, aux bras gras et blancs, un peu roses, avec une bosse de muscles qui roule sous la peau, il a le physique de ces canotiers peints par les impressionnistes. Ce gros garçon encore un peu mou et niais, sera avocat au terme de bonnes études de droit. D’une nature douce et tendre, d’un caractère égal, il sait remarquablement démêler les situations compliquées.
Or, le sort s’acharne pour opposer un peu plus ces deux natures. Le « batard » hérite de vingt mille francs de rentes et s’achètera le bel appartement que convoitait le fils légitime, alors que celui ci se résout à partir sur les mers en tant que modeste médecin de paquebots. L’un béni par un sort injuste reçoit récompenses et amour, l’autre, qui rêvait déjà à une belle carrière est évincé de la famille et subit une malédiction incompréhensible.