Pierre et Jean est un roman de Maupassant publié en 1888. Il raconte un été passé dans une famille bourgeoise, les Roland, habitant au Havre. Les deux fils de M. et Mme Roland, Pierre l’aîné et Jean le cadet, sont deux frères que tout oppose. Jean reçoit l’héritage d’un ami de la famille, ce qui amènera Pierre à avoir des soupçons. On s’interrogera sur l’univers pessimiste de Pierre et Jean que décrit Maupassant. Dans un premier temps, nous remarquerons que Pierre et Jean rappelle la tragédie. Puis, nous nous questionnerons sur la place des femmes ainsi que sur le déterminisme qu’elles subissent. Enfin, nous analyserons la dualité de Pierre très présente dans le roman.
Tout d’abord, on remarque que le roman ressemble à une tragédie. En effet la taille de cette œuvre évoque plutôt celle de la tragédie que celle du roman. Comme le dit Maupassant dans sa préface appelée « Le Roman », « le petit roman qui suit ». Il insiste sur le fait que c’est un roman et non une nouvelle. De plus, peu de personnages sont présents, on peut en compter seulement six. Le récit respecte aussi la règle des trois unités. L’action se passe en un seul lieu, Le Havre, elle se déroule dans un temps resserré puisqu’elle ne dure qu’un été. L’enquête est rapide, après la naissance des soupçons de Pierre, arrive sa certitude grâce aux preuves, il finit par accuser sa mère. L’action est donc unique, il n’y a qu’une seule intrigue majeure. On constate aussi que le premier chapitre sert d’exposition, Maupassant présente les personnages physiquement mais aussi leurs caractères. Il construit son intrigue, étudie le développement d’une passion, la jalousie : « une de ces jalousies dormantes qui grandissent ». Il donne des indices sur la suite du roman: « une de ces jalousies […] qui éclatent à l’occasion d’un mariage ou d’un bonheur tombant sur l’un. » et prépare le lecteur à l’exclusion finale de Pierre comme si son destin était déjà scellé. Le dernier chapitre fonctionne donc comme le dénouement, on