Pinocchio et ses illustrateurs
"La marionnette est un élément à la charnière de plusieurs réalités (inanimée et animée, objet et acteur, corps et âme...) réaliser une marionnette signifie construire aussi l'espace dans lequel elle doit évoluer, accomplissant sa virtualité..." peut-on lire sous la plume de Brunella Eruli, dans la revue "Puck" publiée par l'Institut International de la Marionnette. Quel regard un marionnettiste peut-il, alors, porter sur un personnage de marionnette traité graphiquement en images à plat et sur papier à espace limité par le format de l'objet-livre. Nous avons souhaité présenter au CIELJ, dans le cadre du Festival des Marionnetttes international, les bois gravés par Sigfrid Bartolini pour la Fondation Collodi à l'occasion du centenaire de PINOCCHIO, afin de défendre notre idée que les approches d'un personnage littéraire par les imagiers et par les marionnettistes pour être moins immédiatement déduisibles que celles des sculpteurs, peuvent quand même se rejoindre ou du moins, que la rencontre peut conduire à une compréhension mutuelle du travail de chacun. Le propre du travail du marionnettiste est de faire vivre une marionnette et implique "une conception de l'espace elastique, imprévisible", qui soit propice à la distribution de nouvelles donnes expressives" ai-je lu, encore, dans "PUCK". Les visiteurs de notre Exposition, vont découvrir dans les 309 bois travaillés à la gouge et les xilographies qui en ont été tirées par Sigfrid Bartolini que le propre du travail de l'imagier est de situer visuellement le personnage dans son environnement et de souligner par des dessins les différentes étapes de l'action narrative, de créer au fil des pages du livre, une atmosphère pour une histoire racontée avec des mots. Créée sur les lieux même où l'auteur Collodi a situé l'action de son récit, l'oeuvre monumentale deBartolini est exceptionnelle par son objectif : laisser dans quelques bibliothèques musées une trace de la pérénnité d'une