Place danseur/interprète dans la création chorégraphique
Au cours du temps, la place du danseur-interprète a considérablement évolué. En effet, entre le 19 ème siècle, époque où la danse classique dominait, et aujourd’hui où le danseur existe lui-même en tant qu’individu, les moeurs ont bien changé. En suivant trois grands axes, nous tâcherons de comprendre cette évolution.
Ainsi, nous étudierons dans un premier temps la place du danseur-interprète dans les compagnies classiques. Puis, nous essayerons de comprendre en quoi Dominique Bagouet est un intermédiaire. Enfin, nous tenterons de saisir la place du danseur-interprète lors de la création chorégraphique dans la compagnie de P.Bausch.
Arrivée lors du règne de Louis XIV, la Belle Danse s’est très vite répandue et est devenue inévitable. Quant au ballet classique, il est avant tout issu de la Belle Danse. Ainsi, du 17 ème siècle et jusqu’à l’aube du 20 ème siècle, le langage corporel , la volonté de raconter une histoire et plus généralement l’art en lui-même, sont totalement codifiés. Cet art est édifié sur des notions. Tout d’abord, il y a l’axe du corps, avec les cinq positions élaborées en symétrie du mouvement et du parcours. Puis, l’aplomb du corps qui se construit par la jambe d’appui, la mesure, la symétrie, l’en-dehors, mais également la beauté et la superficialité. En effet, tout doit être exécuté avec un naturel apparent. De plus, la danse ne pose pas de revendications politiques ou sociales, elle est simplement esthétique. Dans Le lac des cygnes, lorsque que la danseuse étoile termine ses 32 fouettés, le corps de ballet accoure et fait diversion. De cette manière, le spectateur ne perçoit ni la fatigue, ni l'essoufflement d’Odette.
Les danseurs sont rigoureusement sélectionnés, les critères physiques sont très important : taille, poids, couleur des cheveux, grâce... Les danseurs sont démystifiés, semblables à des objets. Ils sont des machines à danser.