Le droit de choisir… Le thème du suicide assisté dérange dans un pays où, malgré le débat ouvert par l'affaire Humbert, le législateur n'a même pas le courage d'aborder avec franchise la question de l'euthanasie. Face à vous aujourd’hui, nous plaidons. Nous plaidons en faveur de la liberté de choix, celle de nous tous face à la mort. Car si la déclaration universelle des droits de l’Homme de 1948 stipule que « tous les êtres- humains naissent libres et égaux », elle reste muette sur le droit à mourir librement. Comme le souligne Jules Renard, « pourquoi serait-il plus difficile de mourir, c'est-à-dire de passer de la vie à la mort, que de naître, c'est-à-dire de passer de la mort à la vie ? » D’où vient cette difficulté à regarder la mort et cette impossibilité à la considérer comme un don ? Vincent Humbert, Chantal Sébire, Paulette Druais, comme beaucoup d’autres en ont fait les frais. Ceux-ci, condamnées à attendre leur mort, sans espoir d’amélioration, à affronter la maladie… Cet homme, qui s’est retrouvé un jour sur le bitume par accident. Cette femme, transie par la paralysie, trahie par son corps qui s’amenuise, et son esprit resté intact. Ces vies sont différentes et similaires à la fois : la question de leur mort se pose, s’impose avec autant de force. Comment expliquer que la société, pourtant imprégnée de notre culture judéo-chrétienne, s'exprime à 90 % dans les sondages pour une loi légalisant l'euthanasie ? Tout simplement parce que chacun peut témoigner, dans sa famille ou ses proches, de l'hypocrisie sur l'euthanasie clandestine, pratiquée chaque jour dans le secret des maisons ou le silence des hôpitaux ; des risques et des inégalités des citoyens face à la mort. Pourquoi qualifiée l’euthanasie de meurtre ou d’omission de porter secours à personne en péril, alors que son étymologie vient du grec « eu » et « thanatos » qui signifie une bonne mort, douce et sans souffrance ? Charles Baudelaire voulait ajouter à la Charte des droits