Le suicide: un phénomène social ? 1. A l'exception notable d'Aristote et de Platon, les philosophes grecs recommandaient le meurtre de soi-même à ceux qui risquaient de perdre leur dignité en raison de l'âge, de la maladie, de la misère ou du déshonneur 2. De nos jours, selon certains spécialistes, les hommes auraient recours à des méthodes brutales pour éviter tout échec ou reculade qui les rendraient lâches et méprisables, en quelque sorte donc pour 'épargner' leur virilité 3. Le suicide est la revendication du droit le plus élémentaire et le plus fondamental : le droit à la vie 4. D'autre part, 'celui qui se donne la mort voudrait vivre' rappelle Schopenhauer 5. La rupture d'une structure sociale antérieure ou un isolement favorise le désespoir avec sa connotation de risque suicidaire 6. D'autres facteurs sociaux tels que les saisons, jouent un rôle fondamental dans les risques de suicide chez un individu 7. Dans les sociétés où l'on considère que l'individu a des devoirs envers la collectivité, le suicide est donc bien un acte d'insoumission, un défi
Résumé de l'exposé
Le suicide a longtemps été considéré comme un phénomène relevant du psychisme et déterminé par des causes personnelles, intimes. Il est difficile d’éviter de porter un jugement moral à l’égard du suicide : le volontaire de la mort dresse le procès de la vie en général, mais par là même celui de ses parents, de ses proches, de la société et du système politique. Car comment, en l’absence de motivations passionnelles, pouvoir mettre froidement fin à sa vie, lorsque celle-ci est encore loin de son terme naturel ? Dès lors, le problème qui se pose est celui de savoir si le suicide est un défi à la vie, un acte individuel d’auto délivrance ou bien un constat d’échec pour la société qui n’a pas réussi à garder un être dans la communauté. Par conséquent, dans un premier temps, grâce au suicide, l’homme peut se mettre en conformité avec sa dignité d’être humain, et