Playdoyer sur la vie laborieuse
Cher fils,
Suite aux nouvelles qui nous sont parvenues par ton ami François, nous sommes très inquiets de la manière dont tu passes ton Erasmus aux États–Unis.
Ainsi, il parait que tu es déterminé à abandonner tes études et à vivre de petits boulots sur place. Tu trouves qu’une vie de travail et de labeur ne vaut probablement pas la peine d’être vécue. Nous avons la nette impression que tu te laisses influencer par l’environnement dans lequel tu vis actuellement : le soleil, la plage, les belles voitures, les jolies filles. Mais sache que les gens qui t’entourent et qui peuvent ainsi profiter de la vie travaillent énormément ou sont hors-la-loi. Nous comptons bien que tu fasses partie de la première catégorie. Aurais–tu oublié l’exemple de tes grands-parents qui ont trimé toute leur vie pour exploiter leur petite exploitation familiale afin que leurs enfants puissent entreprendre des études et ainsi avoir la chance d’exercer le métier de leur choix.
La première chose que nous tenons à te dire, c’est que nous restons convaincus que sans effort, on n’arrive à rien dans la vie. Le travail est une prodigieuse source de plaisir, il contribue à l’épanouissement de tout un chacun. Le travail nous aide à obtenir des relations, à nous épanouir socialement, à nous sentir bien dans notre peau. Si tu observes autour de toi, tu constateras que la plupart des gens qui réussissent leur vie sont des gens épanouis grâce à leur travail. Pour cela, tu dois trouver ta vocation. Comme disait notre écrivain favori Charles Baudelaire : « A chaque minute, nous sommes écrasés par l'idée et la sensation du temps. Et il n'y a que deux moyens pour échapper à ce cauchemar : le plaisir et le travail. Le plaisir nous use. Le travail nous fortifie. Choisissons. » Nous savons que de ton côté, étant petit, tu préférais lire le supplément au voyage de Bougainville de Diderot. Te souviens–tu de ce que disaient les Tahitiens aux Européens à propos