Point de vue psychanalytique du développement du langage
Dans une perspective psychanalytique, pour qu’un enfant ait envie de parler, il faut qu’il se sente mal face au monde qui l’entoure et qui change, et qu’il ait l’envie de se sentir mieux, de transformer la tension qu’il éprouve, sans pour autant l’évacuer.
-Les grandes étapes du langage d’un enfant ordinaire
Au départ c’est l’intonation qui prime sur le mot (mélodie montante pour l’appel par exemple), puis les premiers signifiants décrivent des états d’âme et non des objets (« ça » en pointant, « non », « encore » …).
-Le pointage
Le pointage est un acte de communication à l’aube de la parole : il permet à l’enfant de rentrer dans l’attention partagée avec son entourage autour des choses qui l’intéressent, le surprennent.
-L’objet de l’attention partagée
Il ne s’agit pas forcément de pointer les choses par besoin, plutôt d’abord pour montrer que quelque chose l’intéresse, l’attire, et qu’il souhaite qu’on lui en parle (l’oiseau dans le ciel). Et ce qui intéresse l’enfant c’est en premier lieu ce qui est source de surprise, d’inquiétante étrangeté : quand il s’attend par exemple à trouver quelque chose et qu’il trouve autre chose à la place. Le pointage peut être alors accompagné de « ça » qui indique un affect.
-Pareil/Pas pareil
De le cadre de cette surprise évoquée au-dessus, l’enfant signifie alors qu’il est intrigué, mal à l’aise, qu’il perçoit quelque chose qui lui rappelle un souvenir mais qui ne correspond pas tout à fait à ce qu’il connait déjà (ex : la lumière dans sa chambre et un lampadaire dans la rue). Devant la différence entre la perception actuelle et celle mémorisée, l’enfant cherche de l’adulte qu’il valide sa capacité à mettre en relation mais aussi qu’il étaye la mise en lien par l’évocation du souvenir commun de la lumière dans sa chambre ce matin. Si c’est le cas, il peut alors commencer à se représenter les choses.
Le pointage nécessite plusieurs aptitudes :