Politique de logement en france
1. Petit point historique sur les politiques du logement en France (cf chronologie en annexe)
La crise du logement des classes populaires (et parfois des classes moyennes) est un problème récurrent depuis l'urbanisation qu'a connu la France à partir du milieu du 19ème siècle. Les pouvoirs publics n'ont commencé à intervenir dans ce domaine que dans les années 1880, et encore avec une timidité certaine. Les mesures prises avec la création des sociétés d'Habitation à Bon Marché destinées aux classes populaires et la mise en place d'aide à l'accession à la propriété sont restées tout à fait marginales jusque dans les années 1910. Cet effort a été interrompu par la Première Guerre Mondiale et tout au long de l'entre-deux-guerre, les incitations de l'état n'ont pas été suffisantes pour résorber le déficit d'offre de logement locatif à bon marché. Cela a notamment conduit au phénomène dit des 'lotissements défectueux” : de nombreux ménages, notamment en région parisienne, ont été poussés par l'absence de logement salubre à Paris à acquérir des lots de terrains en banlieue parisienne et à y construire des pavillons petit à petit. Ces pavillons se situaient dans des zones qui n'étaient pas reliées aux réseaux d'assainissement, d'électricité et où les routes n'étaient que des chemins de terre. Ce n'est que devant l'ampleur du désastre que l'Etat et les collectivités locales se sont résolues à intervenir pour financer les équipements publics de ces zones en constante extension et pour subventionner la fin de la construction de ces pavillons à travers la loi Loucheur.
A la fin de la Deuxième Guerre Mondiale, la situation est donc dramatique : les destructions de logement qui résultent des bombardements viennent aggraver le manque de logement salubre dû à plusieurs décennies pendant lesquelles l'investissement immobilier a été très limité. Une famille sur trois vit alors en situation de surpeuplement, et