Ponge
Biographie
• Né à Montpellier, Francis Ponge passe une enfance heureuse à Avignon puis à Caen, la ville de Malherbe, père de la poésie et de la prose classique, entre baroque et classicisme. Son adolescence se termine par 2 échecs cuisants : il se révèle incapable de prononcer un seul mot lorsqu’il passe l’oral de sa licence de philosophie puis, peu après, à l’oral de l’Ecole normale supérieur. Il commence à écrire mais reste en marge des milieux littéraires et du mouvement surréaliste (il n’y adhérera qu’en 1930, très brièvement).
• Obligé de prendre un emploie salarié aux messageries Hachette, il connaît une vie difficile. Devant l’injustice sociale et la montée du fascisme, il adhère, en 1937, au Parti communiste. Pendant la guerre, il participe à la Résistance et publie Le Parti pris des choses. Après la Libération, il quitte le PC et entame, pour dix ans, une carrière d’enseignant.
• Ecrivain désormais reconnu, il donne de nombreuses conférences en France et à l’étranger. Sa retraite en 1962 lui permet de voyager aux Etats-Unis, aux Pays-Bas et en Angleterre et de se consacrer totalement à son œuvre, une œuvre sans concession que des prix viennent couronner tardivement.
Une poésie antipoétique
Refusant la conception traditionnelle de la poésie et de l’inspiration, et resté insensible au surréalisme, Francis Ponge a suivi une voie personnelle. Poète, il écrit d’abord contre la poésie. Il lui reproche ses complaisances pour le pathos, pour les mollesses du lyrisme. Mais outre la poésie « patheuse », il rejette l’instrument qui s’offre à lui, ce langage aliéné, vicié par tout ce qu’il charrie de parole toutes faites et conventionnelles : « Hélas, pour comble d’horreur, à l’intérieur de nous-mêmes, le même ordre sordide parle , parce que nous n’avons pas à notre disposition d’autres mots ni d’autres grands mots (ou phrases, c’est-à-dire d’autres idées) que ceux qu’un usage journalier dans ce monde grossier