Pour goûter une œuvre d'art, faut-il être cultivé ?

Tout d'abord il convient de donner la définition d'une œuvre. Objet éminent et sensible, elle a demandé un travail d'élaboration approfondi. L’œuvre ne s'adresse qu'à deux de nos sens (la vue et l’ouïe) suscitant en nous un plaisir contemplatif,. L’œuvre n'est pas un objet définit, elle peut être une pièce de théâtre, une symphonie, une cathédrale gothique, un masque tribal, etc. Si une chose est certaine, c'est que parmi ces objets, peu avaient pour but de nous procurer un plaisir esthétique. En effet toutes ces œuvres avaient une autre fonction qu'esthétique mais plutôt symbolique (par exemple, vénérer les dieux, rendre hommage à la puissance d'un roi,etc). Le masque tribal était impliqué dans les cérémonies sacrées, la cathédral à dire la messe et le théâtre à flatter les préjugés aristocratiques d'une époque (Par exemple Molière lorsqu'il écrit « Les précieuses ridicules » ou « Le bourgeois gentilhomme »). En bref ce que nous appelons œuvre était un objet culturel qui avait une valeur symbolique et pas seulement esthétique.
Nous nous posons la question si faut-il être cultivé pour goûter une œuvre d'art. D'un côté, il ne faut pas être un « génie » pour apprécier une œuvre. En effet l’œuvre est aussi présente afin de faire notre culture. D'un autre côté, ne pas connaître l'origine culturelle d'une œuvre, c'est manquer une partie du sens de celle-ci. Néanmoins, la culture peut aussi avoir des limites.

L’œuvre se suffit à elle-même : Nous pouvons aborder une œuvre sans avoir de connaissance et éprouver un réel plaisir : Par exemple nous pouvons apprécier (ou pas) un roman sans repérer les figures de style ou les différents procédés mis en œuvre par le romancier ; on peut être touché par un tableau, sans connaître le peintre ou le courant artistique. Un spectateur peut avoir un jugement sur une œuvre d’art sans être cultivé car il peut l’apprécier avec les émotions ou l’imagination.