Pour une histoire de gestion de projet
Plus largement, c’est bien à la fin du XVe siècle que l’architecture produit un discours de conception qui constitue une théorie de ses propres projets. À cette époque, Alberti (1404-1472), après que Vitruve l’eut fait au premier siècle avant J.-C., définit l’architecture comme une « chose mentale » dont l’objet est l’art de la vie sociale. Les critères de cet art sont la « necessitas » (ou les « techniques » en langage moderne, c’est-à-dire la dépendance de la construction vis-à-vis des lois physiques et mécaniques), la « commoditas » (ou les usages) et la « voluptas » (ou l’esthétique, c’est-à-dire la capacité de l’architecture à procurer un plaisir issu du sentiment de …afficher plus de contenu…
Portée par la conviction de la maîtrise du développement socio-économique grâce aux projets, la gestion de projet s’enrichit de nouvelles dimensions, comme la prise en compte de données socioculturelles ou l’interaction entre la planification macro-économique et le développement local. Jusqu’aux années 1960, différentes formes de projets d’ingénierie se développent : projets militaires, plates-formes pétrolières, barrages, construction navale, constructions autoroutières, implantation d’universités, de sites industriels… Les méthodes et les techniques de gestion de projet sont maîtrisées par les ingénieurs : montages financiers, estimation des coûts, conception des prototypes, des devis, des modes opératoires, gestion des chantiers, des approvisionnements, négociation des contrats… Pourtant, il s’agit bien du « degré zéro » du management de