Pouvoirs ouvriers et juin 1936 en france
Ceux qui ont la chance de garder un emploi voient leurs salaires réels diminuer à cause de l'envolée rapide des prix. Cette situation de plus en plus précaire permet aux patrons d'accélérer les cadences dans les usines, c'est-à-dire d'augmenter l'exploitation par la dégradation des conditions de travail des ouvriers.
Toutes les couches de la société sont atteintes par la crise, mais c'est particulièrement la petite bourgeoisie et la paysannerie qui voient leur situation se dégrader à vue d'œil. Le monde rural français, qui se caractérise encore par la petite propriété, subit l'effondrement des prix des produits agricoles. Par exemple, le quintal de blé qui se vendait 187 francs en 1929 passe à 74 francs dès 1935.
Dans cette situation de crise et de précarité se manifeste pourtant un premier sursaut de la combativité ouvrière, qui se cristallise aux usines Renault et Citroën où ont lieu de fortes grèves pour les salaires entre 1932 et 1933. C'est aussi la preuve que malgré la chasse aux sorcières dont ils ont été victimes dans les années 1920, les militants ouvriers, au prix d'une certaine clandestinité, ont réussi à se maintenir dans les entreprises.
Depuis 1932, le Parti Radical est au pouvoir. Ses leaders les plus connus sont Daladier et Herriot. Gouvernement bourgeois qui défend les intérêts de sa classe, il s'appuie notamment, tant que la situation le lui permet, sur la petite bourgeoisie qui subit la crise de plein fouet, et se pose comme son défenseur. Mais la situation économique, l'incapacité du gouvernement à endiguer les effets de la crise, révèle que le