Amies lectrices, amis lecteurs, il n’est surement pas dans vos habitudes de fréquenter des œuvres poétiques qui sont souvent considérées comme inaccessibles. Vous, qui le plus souvent vous intéressez au roman ou au théâtre, ne pensez-vous pas que la poésie est un genre qui a mal vieilli ? Cependant, à travers cette anthologie dont le titre et la couverture ont pu attirer votre regard, nous espérons vous faire découvrir ou redécouvrir des poèmes plus ou moins connus. Ces quelques poèmes n’ont pas été choisis au hasard, mais ils illustrent tous le point de vue du poète concernant l’impuissance de l’Homme face à la mort. Thème toujours présent dans notre société où le trépas est omniprésent dans les médias. Notre anthologie commencera par vous faire découvrir deux poètes épicuriens, Horace et Ronsard, qui voient en la mort l’occasion de mieux profiter de la vie, puis la fable de La Fontaine nous servira de transition pour exposer des poèmes du XIXème qui mettent en avant la fatalité de la mort qui ronge l’humanité. Enfin, une dernière partie sur le XXème permettra de mettre en avant une vision moins fatale de la mort, notamment à travers des poèmes qui font sourire sur un thème sinistre.

Tout d’abord, les épicuriens n’ont pas une vision tragique de la mort. En effet si pour eux la mort apparait comme la fin de la vie elle n’est pas dramatique tant que l’Homme a vécu comme il le souhaitait et a profité pleinement de la vie. C’est pour cette raison que Horace au Ier siècle avant Jésus Christ et Ronsard au XVIème siècle insèrent des maximes dans leurs poèmes pour que le lecteur se rappelle de leur enseignement. Ainsi la devise des épicuriens, le « carpe diem » d’Horace issu du poème « à Leuconoé », se retrouve dans l’œuvre de Ronsard à travers : « Cueillez dès aujourd’hui les roses de la vie » dans le poème du même nom. Les poètes insistent donc sur la nécessité de profiter de la vie et du moment présent sans se soucier de la mort, horizon inéluctable de toute vie.