Premiere dame second role extraits
Page 7 Le chevalier inexistant, dans le roman au titre éponyme d’Italo Calvino, est une armure sans corps qui évoluer sur les champs de bataille du Moyen Age. Quand cet être sans être lève la visière, on s’aperçoit que du vide. Sans statut officiel, l’épouse de ce Prince moderne qu’est l’homme politique à l’ère démocratique serait elle cette simple apparence, vide d’existence politique ?
Tel n’était pas le cas sous les monarchies d’Ancien Régime. La femme d’un monarque possédait, en tant que telle, une place reconnue et un pouvoir réel. En occident, il y a , depuis les Mérovingiens, « une mixité du pouvoir dans son incarnation physique comme dans ses réalisations sociales et politiques », une « collégialité du pouvoir entre époux », dont témoignent des actes officiels qui désignent la femme du roi et de l’empereur comme consors regni, coimperatix …
La reine peut assister au conseil privé du roi, être envoyée en mission diplomatique auprès de monarques étrangers. Sacre, naissance, déplacement dans les provinces … sont l’occasion des cérémonies et de manifestations, véritables médias de l’époque, qui participent d’une politique générale de légitimation du pouvoir d’une famille, d’une lignée, plus que de celui du prince isolément.
Page 8 Si, à partir du XIIIème siècle, l’offensive contre la montée en puissance des femmes commence à se déclencher (influence du droit romain, présence de plus en plus officielle à partir du XVème siècle des maitresses du roi, qui rognent la marge de manœuvre des reines ….) , ces dernières n’en conservent pas moins, jusqu'à la fin de l’ancien Régime, un pouvoir certain : courtisans et demandeurs en tout genre s’empressent autour d’elles. Ce statut privilégié, elles le doivent à leur mariage avec le prince. Leur union résulte certes d’une stratégie à des fins diplomatiques et politiques, mais ce « marché de princesses » où l’épouse n’a pas eu son mot à dire, et même si elle y apparaît comme un simple pion sur