Preuve
Un préjugé n'est pas une simple hypothèse. Une hypothèse est posée de façon temporaire en attente d'une démonstration qui déterminera si elle est retenue ou disqualifiée. L'hypothèse est donc par définition provisoire: validée, elle cesse d'être hypothèse pour devenir connaissance ; invalidée, elle est rejetée. Le préjugé au contraire est posé de façon péremptoire indépendamment de toute justification. Pouvoir quelque chose contre est la capacité de s'opposer, de dépasser, de déraciner. Problématique
Il pourrait sembler à première vue que l'administration de la preuve suffit à disqualifier le préjugé.
Cependant, justement parce que le préjugé n'est pas hypothétique, il a un caractère définitif qui le situe hors d'atteinte de toute argumentation. Que peut la raison si on refuse au départ les armes de la rationalité ? La preuve fonde, mais le préjugé se passe de fondement. Il n'a donc que faire d'une preuve. La preuve ne peut que débouter une autre preuve en montrant son invalidité.
Cette question rejoint donc la question plus large des relations entre la science et les croyances irrationnelles. Les "raisons" qui nous portent à croire (désir, endoctrinement…) ne sont pas du même ordre que celles qui fondent notre savoir. Eléments pour le développement
Une démarche possible: En principe, une preuve peut tout contre un préjugé.
Définir ce que c'est qu'une preuve, quels sont les différents types de preuves (en particulier, les preuves scientifiques qu'elles soient logiques ou expérimentales).
Montrer, exemples à l'appui, comment la preuve peut débouter les idées préconçues, et donc quelle est son efficacité supposée contre le préjugé. En pratique, une preuve ne peut pas grand-chose contre un préjugé.
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