Princesse de cleve
Introduction :
Madame de Lafayette (née Marie-Madeleine Pioche de la Vergne), élevée au milieu d’intellectuels, de critiques littéraires et de mathématiciens, est vite réputée pour la finesse de son esprit. Introduite à la cour, elle a l’estime du jeune Louis XIV. Elle écrit des nouvelles et des romans qui ne sont pas publiés sous son nom, car le roman est considéré comme un genre inférieur, voire immoral. Elle ne reconnaîtra jamais qu’elle a écrit La Princesse de Clèves, pourtant salué comme un chef d’œuvre dès sa parution, et qui jouera un rôle essentiel dans l’évolution du roman français. Madame de Lafayette ouvre son roman par une fresque des dernières années du règne de Henri II. Après une galerie de portraits historiques surgit l’héroïne du roman : Melle de Chartres, la future princesse de Clèves.
Source : Littérature anthologie chronologique, Nathan
Il s’agit ici de voir dans quelle mesure le portrait de l’héroïne est idéalisé ; c’est pourquoi nous étudierons dans une première partie les qualités de l’héroïne, et dans une seconde partie l’analyse de la société proposée par la romancière.
I) Les qualités de l’héroïne
a) Un portrait classique
Le portrait de l’héroïne est pris en charge par un narrateur omniscient (verbes à la 3ème personne + le narrateur connaît les pensées et le passé de tous les personnages). Le narrateur évoque d’abord la beauté de l’héroïne : « une beauté » l. 1, qui est plus suggérée que décrite dans la suite du texte: la « blancheur de son teint », ses « cheveux blonds », « ses traits […] réguliers » sont des indices de son appartenance à l’aristocratie. Elle est plutôt décrite par l’effet qu’elle produit sur les autres personnages, notamment le prince de Clèves (l. 32).
b) Un portrait hyperbolique
De nombreuses hyperboles peignent l’héroïne : c’est une « beauté parfaite » l. 2, « une des plus grandes héritières de France », l. 4, « un des