Prisme etats-unien
Article écrit par Alexandra Monot, à l'issue d'un débat dont les organisateurs et participants étaient Béatrice Colligno, Laetition Perrer Bruslé, Alain Musset & Jean Marie Théodat, paru le 26 Septembre 2006 ( document n°1051) sur le site «Les Cafés Géographiques ».
Le débat avait débuté par ces deux questions : ' Que masque une lecture trop étasunienne dans la compréhension du Canada, Mexique, Haïti, Bolivie ? '; ' Quel intérêt il y a-t-il à envisager votre pays d'étude sans passer par le prisme étasunien ? '
Mr Théodat était le premier à répondre: ' Il me semble difficile de faire abstraction des Etats-Unis pour parler d'Haïti, pour cette seule raison qu'il y a entre un et deux millions d'Haïtiens vivant aux Etats-Unis, contre 8 millions vivant à Haïti. Ne pas évoquer les Etats-Unis c'est se priver d'une perspective importante pour comprendre Haïti, se priver du milliard de dollars renvoyés par les émigrés, c'est à dire la première source de revenus du territoire. '
Mais, d'un point de vue géopolitique, cette question mérite d'être posée, car les Etats Unis ne sont plus les seuls à influer sur l'échiquier Caraïbe. En effet, avec l'émergence du Brésil, responsable de la force d'intervention de l'ONU en Haïti, la MINUSTAH, le Venezuela dont le programme PETROCARIBE étend à 15 pays de la région les largesses de la révolution bolivarienne, la Chine dont Haïti est le premier territoire d'Amérique abritant leur militaires. Le Mexique et la Colombie s'intéressent de près à la région et tente de proposer un plan énergétique aux pays de la Caraïbe, pour concurrencer l'influence du Venezuela. Enfin, il ne faut pas oublier un autre acteur majeur, Cuba, dont il faudra suivre l'évolution dans les années à venir.
Alain Musset poursuivait en prenant l'exemple du Mexique : ' Il existe au Mexique un sentiment équivoque fait de fascination et de répulsion pour le Nord Américain dit le ' Gringo '. Mais peut-on pour autant