Problème de l'innée-acquis
Bien sûr, Locke s'oppose à une telle hypothèse, en donnant d'abord une justification historique, puis en faisant le contraste entre l'analyse sociologique d'un groupe d'individus moyens à celle d'un groupe de hors-la-loi, tout cela en relation avec la justice et le respect des contrats. Il s'intéresse ensuite à la nature d'un principe moral (savoir s'il est inné, ou bien acquis au cours de la vie). En premier lieu, Locke émet la notion d'un principe moral, d'un ensemble de règles accepté par tout le monde, mais en prenant déjà parti : "j'en appelle à toute personne un tant soit peu versée dans l'histoire de l'humanité, qui ai jeté un regard plus loin que le bout de son nez" : dans "l'histoire de l'humanité", Locke implique les nombreuses batailles et guerres que l'Homme a à la fois engendré et subit, ce qui démontre que depuis le début de l'humanité (c'est à dire plusieurs dizaines de siècles), l'Homme n'a jamais trouvé de moyen pour que toutes les populations vivent en harmonie. Sa première justification historique permet, avant de commencer à philosopher sur la question, d'avoir un recul matériel, tangible sur sa thèse opposant l'idée d'un accord universel. Dans la phrase suivante, Locke pose la question : "Où trouve-t-on cette vérité universellement acceptée [...] comme devrait l'être une vérité innée ?" La vérité innée dont parle Locke, c'est un principe moral qui viendrait de la nature en l'esprit de l'Homme -naturellement donc- et serait donc universel à tous, puisque chacun d'entre nous est issu de la même nature. Ce principe est évidemment utopique et irrationnel ; c'est ce qu'implique Locke en posant sa question à ceux" qui n'auraient