PRESENTAION DU MEMOIRE :
Communards et anarchistes en prison sous la IIIème République (1871-1914)

Le mémoire que nous présentons ici s’intitule Communards et anarchistes en prison sous la IIIème République (1871-1914) et traite donc de répression politique en abordant celle de ces deux mouvements, que sont la commune de Paris et l’anarchisme et plus particulièrement des conditions d’incarcération des acteurs de ces mouvements condamnés à la fin du XIXème siècle et au début du XXème siècle. Afin de mieux introduire cette enquête et ses visées, il apparait d’abord important d’exposer le contexte de cette Troisième République naissante, théâtre de notre étude :
La Troisième République, qui s’établit de septembre 1870 à juillet 1940, fut le premier régime politique français qui réussit à s’imposer dans la durée depuis la chute de la monarchie absolue en 1789. En effet, durant les quatre-vingt ans qui suivirent la Révolution Française, pas moins de sept régimes politiques furent expérimentés : trois monarchies constitutionnelles, deux républiques et deux empires. Néanmoins, ces soixante-dix ans de Troisième République, si elles peuvent au premier abord nous évoquer une certaine durabilité, ne constituent en fait qu’une stabilité de façade : Le régime va tout d’abord mettre neuf ans, de 1870 à 1879, pour admettre de renoncer définitivement à la royauté et proposer une troisième constitution républicaine. Par ailleurs, bien qu’elle soit aujourd’hui encore la plus longue République que la France ait connue, on va voir qu’elle se heurte d’entrée à la défaite, face à l’Allemagne unifiée, seulement quelques mois après sa naissance, se heurtant ainsi très vite et pour longtemps à des opposants politiques farouches, des insurgés qui manquèrent, parfois de peu, de la renverser comme furent renversés les régimes précédents… Dans un contexte de guerre contre la Prusse, d’instabilité économique, de pauvreté accrue tout au long du XIXème siècle et renforcée par la