« Les peuples, réunions d’hommes actifs et libres, ont des besoins toujours nouveaux ; pour eux, l’immobilité serait la mort. Nées des besoins généraux et contraintes, pour durer, de les satisfaire, les constitutions doivent se plier aux transformations qui s’opèrent dans les idées et les habitudes, comme l’enveloppe élastique et souple qui, suivant la croissance, cède et s’étend autour du germe qu’elle protège. » (Victor Duruy). Janvier 1789, la France bouillonne et n'attend que la réunion des Etats Généraux pour prendre son destin en main. Le régime monarchique est à bout politiquement et financièrement, le timide Louis XVI n'arrive pas à juguler la volonté émancipatrice de la noblesse de robe sévissant dans les parlements. Celle-ci veut un rôle conséquent dans la création des nouveaux impôts royaux. Elle veut un véritable pouvoir législatif et surtout la rédaction d'une constitution qui inscrirait clairement le rôle de chacun dans l'exercice de l'état et surtout enracinerait son rôle législatif. Face à la sclérose du pouvoir en place, les parlements entraîne le tiers-états dans ses revendications au nom de la défense des libertés provinciales. Ces derniers prennent conscience qu'ils peuvent légitimement prétendre à plus de pouvoir, à devenir un véritable arbitre du conflit naissant. Cette volonté émancipatrice est permise par une autre tendance de fond qui a travaillé le siècle : Les lumières. Faire du sujet un penseur politique actif tourné vers la construction de l’avenir amène à renverser les esprits. La raison critique fait son chemin. Des modèles de régimes parlementaires avec une séparation plus ou moins stricte des pouvoirs sont développés par des philosophes comme Montesquieu ou Rousseau. A cela s’ajoute le réel que constituent les exemples de l’Angleterre et des Etats-Unis que la monarchie a aidé à se défaire de ses chaînes. Cette dernière prend acte de ces nouvelles tendances et est condamné à évoluer. Elle accepte finalement de réunir les