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Dans les jours qui suivirent l'exécution de Jésus par les Romains, ses disciples furent bouleversés par des phénomènes surnaturels qui les persuadèrent que leur maître était ressuscité d'entre les morts, et qu'il allait bientôt se révéler à Israël et au monde dans toute sa gloire.
Quelques années plus tard, Jésus apparut dans une vision lumineuse à Paul, qui se dévoua ensuite à la propagation de la foi chrétienne, dans les populations païennes de l'Empire romain. Comme celle des douze Apôtres, la foi de Paul était plus centrée sur l'attente imminente du retour glorieux et surnaturel de Jésus ressuscité que sur les événements de la vie terrestre de Jésus :
<< Car lui-même, le Seigneur, au signal donné par la voix de l'archange et la trompette de Dieu, descendra du ciel, et les morts qui sont dans le Christ ressusciteront en premier lieu. >> (1 Thessaloniciens 4, 16)
Puis, au cours des premiers siècles, les théologiens s'attachèrent plus à philosopher sur la nature du lien qui unissait Jésus et Dieu qu'à comprendre la volonté qui avait animé Jésus de son vivant. C'est ainsi que le Credo de Nicée, datant de l'année 325 et supposé définir l'essence de la foi chrétienne, ne dit pas un mot sur la vie terrestre de Jésus, entre sa naissance et sa mort :
<< ... Par l'Esprit-Saint, il a pris chair de la Vierge Marie, et s'est fait homme. Crucifié pour nous sous Ponce Pilate, il souffrit sa passion et fut mis au tombeau. Il ressuscita le troisième jour, conformément aux Ecritures, et il monta au ciel...>>
Il fallut attendre la Renaissance, puis le siècle des Lumières, pour que se développe une réflexion sur la vie de Jésus, indépendante de la doctrine de l'Église. Depuis un siècle, cette << quête du Jésus historique >> a progressé, grâce à une meilleure connaissance du milieu juif dans lequel évoluait Jésus, grâce à un ensemble de méthodes d'exégèse du Nouveau Testament et grâce enfin à