Quel est l'objectif de la philosophie ?
Aristote débute sa thèse en parlant du sentiment principal qui anime et fait vivre l’activité philosophique. Ce ne sont ni le doute ni l’émerveillement qui donnent naissance à la réflexion, ou plus exactement à la spéculation philosophique, c’est l’étonnement. Dès la première ligne, « C’est, en effet, l’étonnement qui poussa […] les premiers penseurs aux spéculations philosophiques », Aristote fait un bref résumé sur la naissance de la philosophie et s’appuie sur le fait qu’elle vient d’un questionnement et que son but est de trouver une réponse à ce même questionnement. Comme il le dit à la ligne 3 du texte, « leur étonnement porta sur les difficultés qui se présentaient », la philosophie s’étend sur des difficultés et des problèmes à résoudre. Aristote nous donne un aperçu de la portée de ces spéculations qui visent pour l’instant à se poser des questions sur des thèmes précis, des problèmes courants, pouvons-nous imaginer. Mais la suite porte à croire que ces problèmes s’approfondissent, qu’il y a une progression dans les raisonnements philosophiques « peu à peu […] enfin la genèse de l’Univers ». Aristote insiste ici sur l’étendue intellectuelle de ces simples difficultés qui poussaient ces hommes, épris par ce sentiment d’étonnement, à trouver une réponse simple à ce que l’on pourrait qualifier d’obstacle à leur vie courante. Désormais, ces difficultés ont évolué, elles sont devenues des problèmes concernant l’humanité, la Terre, l’Univers. Elles se sont étendues à des phénomènes scientifiques, leurs spéculations dépassant « le monde visible ». Ces difficultés en arrivent à devenir abstraites, comme dirait Platon, l’homme qui a formé Aristote, « ce que je vois, ce sont les phénomènes ». Ce sentiment d’étonnement leur a fait découvrir leur ignorance, comme cette phrase l’indique « Or, s’étonner, c’est reconnaître sa propre ignorance ». Cette ignorance leur procure donc un désir de se nourrir de connaissance, bien que l’activité philosophique se