Quelle est la place du père goriot dans la comédie humaine ?
Dans la première édition en librairie du Père Goriot (mars 1835), on compte vingt-trois personnages reparaissant. Balzac enrichit si bien sa technique au fil de la publication de ses œuvres nouvelles et des rééditions de ses œuvres anciennes que, au total, quarante-huit acteurs de La Comédie humaine reparaissent dans Le Père Goriot. Ce nombre extrêmement élevé en fait, pour le philosophe Alain, un de ces « carrefours où les personnages de La Comédie humaine se rencontrent, se saluent, et passent.
En outre, de nombreux personnages secondaires appartiennent comme le marquis de Ronquerolles et Maxime de Trailles, au personnel régulier de La Comédie humaine. Ils ouvrent dans La Comédie humaine de larges routes : la marquise d'Espard mène à L'Interdiction, la marquise Julie d'Aiglemont à La Femme de trente ans, la marquise de Listomère à Étude de femme, la comtesse de Kergarouët au Bal de Sceaux, madame de Lanty à Sarrasine, lady Brandon à La Grenadière, la duchesse Diane de Maufrigneuse au Cabinet des Antiques et aux Secrets de la princesse de Cadignan, le comte et la comtesse Restaud à Gobseck (où Derville raconte le dénouement de leur affaire), Gobseck, la duchesse de Langeais et madame Firmiani aux romans qui portent leurs noms, les frères Vandenesse au Lys dans la vallée et à Une fille d'Eve (Félix) et à La Femme de trente ans (Charles), le banquier Taillefer à L'Auberge rouge et à La Peau de chagrin, Berthe de Rochefide et le marquis d'Ajuda-Pinto à Béatrix, la comtesse Ferraud et Derville au Colonel Chabert, le comte de Sérisy à Un début dans la vie, le baron Auguste de Maulincour à Ferragus, Gondureau, sous le nom de Bibi-Lupin, à Splendeurs et misères des courtisanes, la baronne Delphine de Nucingen à La Maison Nucingen (et à seize autres débouchés).
A l'inverse, des personnages disparaissent. Ayant eu l'idée de faire de Eugène de Rastignac, personnage secondaire de La Peau de chagrin, le héros