Les tables claudiennes
La Table Claudienne était une plaque de bronze portant l'inscription d'un discours prononcé par l'empereur Claude, en 48, devant le Sénat romain. La table fut brisée : on en conserve aujourd'hui deux fragments, retrouvés à Lyon, dans le quartier de la Croix-Rousse, en 1528. L'utilisation du pluriel, les Tables Claudiennes, est courante1, mais elle est fautive : il n'existe qu'une seule Table claudienne, deux fragments d'une seule et même table ; en témoigne la traduction publiée par Philippe Fabia en 1929 sous le titre La Table Claudienne de Lyon. Gravée à Lyon et exposée dans le sanctuaire fédéral des Trois Gaules, la Table claudienne rappelait la générosité de Claude et témoignait de la reconnaissance des notables de la Gaule chevelue. Ses deux fragments sont aujourd'hui conservés au musée gallo-romain de Lyon. La table a été prêtée comme témoin des relations entre Rome et les autres peuples pour l'exposition "Rome et les Barbares" tenue en 2008 au Palazzo Grassi à Venise .
Traduction du discours :
1re colonne :
« Certes, je prévois l’objection qui, se présentant à la pensée de tous, me sera la première opposée... Mais ne vous révoltez pas contre la proposition que je fais, et ne la considérez point comme une nouveauté dangereuse. Voyez plutôt combien de changements ont eu lieu dans cette cité, et combien, dès l’origine, les formes de notre République ont varié. »
« Dans le principe, des rois gouvernent cette ville, il ne leur est point arrivé cependant de transmettre le pouvoir à des successeurs de leur famille ; d’autres sont venus de dehors, quelques-uns furent étrangers. C’est ainsi qu’à Romulus succéda Numa venant du pays des Sabins, notre voisin sans doute, mais alors un étranger pour nous. De même à Ancus Marcius succéda Tarquin l’Ancien qui, à cause de la souillure de son sang (il avait pour père Demarathe de Corinthe, et pour mère une Tarquinienne de race noble il est vrai, mais que sa pauvreté avait obligée a subir