Rapport du jury iep 2011 ordre général
Compte‐rendu de l’épreuve d’ordre général, IEP Paris juin 2011
Deux sujets étaient proposés cette année au choix des candidats, un sujet de dissertation, dont l’intitulé était : « La raison peut‐elle servir de guide en toute chose ? », ou le commentaire d’un texte de Montesquieu, extrait de L’Esprit des Lois, livre XX, § 1 et 2.
Les candidats ont majoritairement opté pour la dissertation, et les quelques bonnes, voire très bonnes copies, qui ont proposé une véritable problématique et un traitement pensé et nourri d’exemples du sujet, ne sauraient masquer les difficultés des candidats.
Le problème essentiel est dans la définition des termes et des enjeux : la raison, souvent confondue avec la vertu, ou le sens moral, quand elle n’était pas réduite à la seule raison pratique a été particulièrement mal traitée par les candidats, qui ont, pour beaucoup d’entre eux, limité son rôle à leur vie quotidienne, n’envisageant que très peu son importance dans la pensée, dans la connaissance. Les termes de « rationnel » ou de « raisonnable » sont employés de ce fait indifféremment, et la notion de « guide » assimilée à une « influence », souvent jugée néfaste à l’épanouissement individuel, dans la mesure où la raison s’opposerait aux passions. Le sujet implicite devient alors : « Peut‐on faire confiance en la raison ? ». La formulation « en toute chose », pourtant laissée au singulier par les membres du jury a donné lieu à un traitement sous forme de catalogue d’exceptions, des lieux où la raison défaille aux yeux des candidats, ou de ceux où l’on devrait lui préférer le sentiment, la passion, voire l’instinct ou les pulsions, ces notions semblent elles aussi être souvent interchangeables : l’art, la religion, l’amour, qui du coup deviennent des domaines totalement irrationnels.
Les exemples montrant une culture personnelle du candidat, d’ordre philosophique, littéraire ou historique sont hélas peu nombreux et souvent exploités de manière étonnante :