Rapport Sartori
Politologue italien, Giovani Sartori a enseigné aux universités de Florence, Stanford et Columbia. Il est l’auteur de nombreux ouvrages dont le désormais classique « Partis et systèmes de partis, un cadre d’analyse » (publié pour la première fois en 1976). L’objectif poursuivi par l’auteur dans ce livre est assurément ambitieux : balayer le flou conceptuel qui entoure les notions de parti et de système de partis, analyser leurs histoires et leurs caractéristiques afin de donner une définition et une typologie rigoureuses de celles-ci.
1) Les partis
Dans le premier chapitre de son livre (« le parti en tant que partie ») Sartori aborde les racines étymologiques et historiques du « parti ». Revenant aux fondamentaux avant de suivre les développements de la notion (dont la compréhension avait été jusqu’alors principalement influencée par la pratique) son but est de remettre un bon ordre théorique là où il existe un certain flou. Ses premières conclusions sont triples :
Premièrement, le parti se distingue de la faction. Celle-ci est connotée négativement, n’étant ni nécessaire ni tournée vers le bien public, à l’inverse du parti qui est donc une organisation fonctionnelle. L’auteur note cependant que la faction précède (historiquement) le parti et que la dégénérescence du parti vers le factionnalisme est un risque toujours présent (ce dernier point expliquant la méfiance récurrente envers les partis).
En second lieu, le parti doit se comprendre comme une partie d’un tout. Ce dernier est, en effet, par essence pluraliste, une identité entre ces deux concepts reviendrait à les nier. Qui plus est la partie qui n’a pas la capacité ou la volonté de gouverner dans l’intérêt du tout doit être analysée comme une faction. La suite logique de cette conclusion est abordée dans le second chapitre qui envisage un phénomène plus récent, le parti en tant que tout, le parti unique. Selon Sartori ces « partis sans contreparties » sont certes génétiquement liés aux