a. L’influence déterminante des femmes
Il est particulièrement significatif de constater que toutes les personnes que fréquente Eugène de Rastignac pour monter dans le monde sont des femmes. Rose Fortassier écrit dans son ouvrage Les Mondains de La Comédie humaine qu’en même temps qu’il « souligne la puissance et les capacités de la femme, Balzac, comme tous ses contemporains, et comme les mondains de tous les temps, pose cet axiome qu’il faut absolument, pour réussir, une aide féminine[1]. » C’est ainsi qu’Eugène de Rastignac commence par s’entretenir avec « sa tante Mme de Marcillac, autrefois présentée à la cour, [où elle] y avait connu les sommités aristocratiques » (p. 75). À la base de la réussite de son entrée dans le monde, il y a donc ses relations familiales. C’est la tante d’Eugène de Rastignac qui écrit une lettre à l’intention de la vicomtesse de Beauséant afin de lui recommander Eugène de Rastignac. Ensuite, Eugène de Rastignac « envoya la lettre de sa tante à Mme de Beauséant. La vicomtesse répondit par une invitation de bal pour le lendemain. » (p. 76) Il semble évident que si Eugène a reçu une réponse positive de Mme de Beauséant, c’est avant tout grâce à sa tante qui connaît, puisqu’elle en a fait partie, les habitudes de ce monde aristocratique. C’est la raison pour laquelle « elle écrivit à cette jeune femme [Mme de Beauséant] dans l’ancien style » (p. 75). Et cette femme qui loge au faubourg Saint-Germain (voir l’illustration n° 13 qui montre les trajets possibles pour aller du Quartier latin au faubourg Saint-Germain) n’est pas n’importe qui. Balzac nous l’indique très clairement : « Il [Rastignac] venait de reconnaître en Mme la vicomtesse de Beauséant l’un des reines de la mode à Paris, et dont la maison passait pour être la plus agréable du faubourg Saint-Germain. Elle était d’ailleurs, et par son nom et par sa fortune, l’une des sommités du monde aristocratique. » (p. 76) Mais que représente précisément le faubourg