Recueil de poesie automne 2 1 1

2426 mots 10 pages
THÉOPHILE

GAUTIER

POÉSIES
COMPLÈTES

TOME

PREMIER

PARIS
G.

CHARPENTIER
11,

ET

Cic,

RUE DE GRENELLE,
1889

ÉDITEURS
11

«Ô28o

LES

DEUX

AGES

La

fille

petite

est

devenue

jeune.lillc,

Victor

l'an

Ce n'était,
Dont

l'œil

passe,

bleu,

transparent le ciel réfléchit Du lac qui
N'exprimait

blanche

et calme

comme

riant

et

blonde

l'onde

d'été,

et naïve

bonheur

que

enfant

qu'une

Hcco.

gaité.

dans le parc la voir sur la pelouse
Que j'aimais
Parmi
ses jeunes sœurs voler, jalouse courir, D'arriver la première
Avec grâce les vents de ses cheveux les longs anneaux Berçaient
Son écharpe d'azur d'elle se jouait autour
Par la course infidèle, agitée, et, souvent
Trahissait

une

aux

épaule

contours

mouvants;

gracieux,

Un sein

trésor déjà gonflé, mystérieux, Un col éblouissant de fraîcheur, dont l'albâtre
Sous la peau laisse voir une veiue bleuâtre.
Dans

son

petit

jardin

A grand'peine un léger portant Distribuer en pluie, à ses fleurs
Parla
chaleur du jour, et vers
Une

eau

Des tiges
C'est une

Du lac

arrosoir, desséchées le sol penchées, à ses oiseaux ravis, et limpide de plantain, des grains

douce

jeune fille
La même; mais l'œil

à la voir

j'aimais

que

à présent bleu, jadis

de chènevls! blanche pur

et blonde. comme qui réfléchit le ciel riant d'été, et naïve gaité.
N'exprime
plus bonheur

ç

l'onde

-o29»

FAR

NIENTE

bien le sut disposer'. temps il souloit
Deux parts en fit dont passer L'une à dormir et l'autre à ne rien faire. son Quanta

DE LA

Jea>

je n'ai

Quand

Dans les
J'aime

rien

à faire,

et qu'a

peine

Fo.itai.ve.

un nuage

bleus du ciel, flocon de laine, champs à m'écouter et libre de soucis, vivre, Loin

des

chemins

Pour

son

grenier

nage,

à demeurer assis poudreux,
Sur un moelleux et de mousse, tapis de fougère
Au bord des bois touffus où la chaleur s'émousse la fourmi j'observe Là, pour tuer le temps, au retour de l'hiver
Qui, pensant ennemi, dérobe

La

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