Au XIX ème siècle, la tâche du romancier est de rendre compte du réel.
Le romancier peut mettre en scène des personnages réels. En effet, s'il ne met pas en situation des personnages qui ont bel et bien existé, il place ses personnages dans un cadre historique. Ainsi, Madame de Lafayette dans son roman La Princesse de Clèves, accorde à la cour d'Henri II un rôle important. En effet, l'importance donnée aux éléments historiques, font de Mlle de Chartres un personnage historique copié sur la réalité. Les personnages de roman, peuvent aussi être inspirés de faits divers. Comme Julien Sorel, personnage fictif du roman de Stendhal Le Rouge et le Noir qui est directement lié à Berthet. Berthet fut le protagoniste d'un fait divers criminel datant de 1827 (il a assassiné sa maîtresse). Évoquons aussi les romans autobiographiques, le narrateur de Voyage au bout de la nuit présente de nombreux points communs avec l'auteur Céline lui-même. Effectivement, le personnage de Bardamu a tout comme l'auteur, participé à la première guerre mondiale. Une autre ressemblance est à souligner, le personne du roman Ferninand Bardamu possède le même prénom que l'auteur Louis-Ferdinand Céline.
Le romancier par sa documentation, ses souvenirs, ou l'introspection crée des personnages qui ressemblent à la réalité dans la perspective de « concurrencer l’état civil » comme l'affirme Balzac.
Le cadre réel dans lequel évoluent les personnages de fiction contribue à créer l'illusion du vrai. Mais il ne faudrait pas oublier la complexité des personnalités imaginées par les écrivains. Car les créatures de papier semblent de chair et de sang, elle se réjouissent, souffrent, aiment et meurent comme nous. Les personnages vivent donc des passions dans un cadre réel, comme dans L'Assommoir, où Gervaise, une blanchisseuse rend visite à Goujet, un forgeron et tombent amoureux l'un de l'autre. Tout deux représentent une peinture du milieu ouvrier.