Redaction
Je pleurais, sans m’en rendre forcément compte mes larmes coulaient à flot. Ma gorge devenait sèche et mon ventre se nouait. Je n’avais aucunes nouvelles du reste de ma famille ou de mes amis. J’espère qu’ils respirent encore. A la pensée qu’ils puissent avoir tous péris je m’évanouie, sombrant dans les cauchemars les plus atroces. J’avais envie de crier, de hurler, d’exprimer ma haine et ma peur. Seulement on m’a toujours dit de rester humble et digne aux yeux de tous.
Je repris connaissance tard dans la nuit. L’hôpital était silencieux, je n’entendais rien. Les infirmières devaient surement être dans le bâtiment des urgences. Je me levai, les jambes tremblantes et les mains moites. Les volets de ma chambre étaient ouverts et je pouvais y voir des immeubles en ruines ou en bon état, des gens malheureux d’avoir perdus leurs proches ou d’autres heureux de les avoir retrouvés. Je ne pouvais voir plus longtemps un tel spectacle, je sortis de la chambre dans la plus grande discrétion. Il fallait que ça finisse, que tout cesse, oui, absolument tout !
Mon regard s’était assombri, je souriais comme une folle. Avant le drame du 11 mars mes copines parlaient d’un site nommé ‘le courrier des enfers’. Il suffisait d’y écrire le nom de la personne détestée et la fille des enfers viendrait lui régler son compte. Mais ça ne pouvait marcher qu’à minuit pétante. Il était 23h43. Précisément.
J’atterris à l’administration qui était vide. Parfait. J’aperçus un ordinateur déjà allumé et je m’y précipitai. Je tapais à une vitesse phénoménale sur le