Dans ce texte, Freud va montrer en quoi la religion est une illusion. Or, le terme d’illusion peut renvoyer à différents usages : On appelle illusions perceptives les illusions qui sont liées tout particulièrement au sens de la vue et font que nous sommes victimes de l’ambiguïté de certaines perceptions. Tel est le cas du mirage dans le désert, de la ligne que l’on croit voir courbée en raison de la présence d’une oblique à coté. C’est l’exemple du soleil qui semble grossir en descendant vers l’horizon. On appelle illusions psychologiques la variété d’illusions qui naissent de la projection des attentes du désir, surtout dans le champ des relations humaines. Les illusions psychologiques posent un problème plus aigu que les simples illusions perceptives, dans la mesure où c’est la conscience du sujet qui nourrit l'illusion à travers le processus même du désir, tout en se voilant la face, en refusant de regarder en quoi elle cherche à se tromper elle-même. Freud montre ici ce travail du désir dans le processus de l'illusion : les croyances religieuses sont de ce type. Le désir de l'enfant d'être protégé a donné toute son importance au père. Comme la détresse et l'insécurité durent toute la vie, les hommes, explique Freud, ont inventé un Père tout puissant qui les protège toute leur vie. Ils ont créé une image qu'ils appellent Le Père Eternel et qui n'est qu'une création imaginaire, un substitut du désir de protection. Ce dieu est celui de l'imagination humaine, n'est justement peut-être pas Dieu, mais ce qui est sûr, c'est que toute représentation anthropomorphique de Dieu-là tombe sous le coup de la même critique. Illusion. Dans l’illusion, c'est l'homme qui fait Dieu à son image. C’est en ce sens que Freud va distinguer l’illusion de l’erreur. C’est dans la part de désir que s’opère cette distinction. C’est d’ailleurs pourquoi il est sans doute plus facile de corriger une erreur que de combattre une