La représentation
Représenter l’invisible ? Roselyne Dégremont
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Introduction
A. Ce dont …afficher plus de contenu…

Nous parlons ainsi car nous savons comme, dans notre langue, le mot visible tend à signifier le sensible en général : quand nous disons « invisible », nous pouvons souvent par métaphore signifier l'inaudible. Si nous parlons d'un Dieu invisible, nous voulons aussi bien dire : « inaudible » car le silence éternel des espaces infinis effraie une âme en quête de Dieu autant que son invisibilité. [Il aurait fallu que Dieu fût au moins exprimé par la musique des sphères : un bel octave, une harmonie : Pascal aurait tendu l'oreille, comme Pythagore le faisait.] Mais prenons le mot « visible » au sens propre. Il faut qu'une chose soit visible pour qu'elle soit vue (nous ne voyons pas les sons ni les parfums, etc.) : et il faut de la lumière et …afficher plus de contenu…

Dès lors, si le visible se présente et représente par un autre visible ; comme nous avons vu qu'il se combine avec de l'invisible, qu'il peut le suggérer, une place est ménagée à la représentation de l'invisible dans le visible : ne serait-ce que par les fonds, par les blancs, par les espaces ménagés dans entre les visibles reproduits, par les ombres et les reliefs perspectifs. A la rigueur si la nuit nous levions la tête vers le ciel étoilé, vous verrions des lumières venues de temps très lointains : mais tout le fond noir ou bleu profond du ciel : c'est de l'invisible