Retour sur
« L’islamologie appliquée » Dr Hamza BENAISSA

1ère partie

On a attiré notre attention sur un article paru dans l’hebdomadaire « Les débats », en novembre 2008, nous mettant directement, en cause, mais que nous n’avions pas lu, en son temps. L’article en question est titré : « un remake Ghazali – Ibn Rochd ? » [1], et en sous titre « lorsque Hamza Benaïssa attaque Mohamed Arkoun ». L’auteur Aïssa Khelladi se propose d’y faire une critique de fond de notre livre « tradition et modernité », où nous avons examiné les idées directrices, sur lesquelles repose « l’islamologie appliquée », prônée par M. Arkoun.
Malheureusement, à force de rester dans la généralité, de ressasser les clichés du prêt à penser du discours occidental, et en recourant à des expressions, gratuitement dénigrantes, à notre encontre, l’auteur a négligé le fond. Nous voulons dire qu’en abordant de façon aussi sommaire, des points aussi intéressants que le statut de la raison discursive et celui de la philosophie ; le statut de la révélation et la valeur sémiologique de « l’islamologie appliquée » dans la relation historique des idées, dans la civilisation islamique, l’auteur a pris le risque d’apparaître, sous le jour d’un parti pris, nourri par l’incompréhension, plus que par le souci de clarifier les idées.
Lorsque, au début des années 1980, nous nous sommes attelé, à l’examen de la valeur épistémologique et sémiologique de « l’islamologie appliquée », nous l’avons fait par référence à la vision islamique du monde, et en connaissance de l’horizon brassé par les sciences humaines et sociales. Nous l’avons fait, enfin, avec la conscience d’une lutte idéologique ouverte et effective, depuis deux siècles environ, dont la société musulmane est le siège, et, à la fois, l’objet, pour la maintenir dans le statut d’exutoire périphérique de l’hégémonie occidentale.
Dans cet affrontement idéologique, nous avons