Retour dragon
Le "socialisme à la chinoise" commence aujourd’hui à prendre forme, et révèle ainsi par quels mécanismes un pays impérialiste prospère forge des chaînes dorées à son propre prolétariat.
Dans notre dernière étude, nous avions montré le contraste saisissant offert par le différentiel de croissance entre l’impérialisme chinois et les pays impérialistes en déclin. Un an après, la presse bourgeoise des pays impérialistes d’occident reconnaît unanimement ce différentiel. On entend ainsi de plus en plus, dans la presse économique internationale parler de l’essor actuel de certaines branches d’industrie chinoises, voir de l’économie chinoise elle-même, comme de « l’envol du dragon ».3
Mais selon nous, la Chine est plus dans une phase d’éveil que d’envol. En effet, malgré son dynamisme, le jeune impérialisme chinois ne fait que s’éveiller ― rapidement, certes ―, au monde qui l’entoure. Il n’exerce pas encore sur lui de domination économique écrasante comme l’on pourrait attendre d’un dragon qui survolerait son territoire. Dans de nombreuses branches d’industries, l’impérialisme chinois accélère les restructurations économiques afin que ses monopoles puissent non seulement dominer le marché domestique, mais également partir à la conquête des marchés extérieurs et battre les monopoles étrangers sur leur propre sol. Surtout, comme nous le verrons, l’impérialisme chinois dispose de gigantesques réserves qu’il commence tout juste à valoriser et qui feront inévitablement la différence dans un avenir proche.
On peut cependant se demander si cette conquête industrielle sera encore