Revendications, manifestations, grèves : les conflits du travail en france (1789-1946
« La foule frémissait d'impatience elle avait hâte d'être armée... L’effroyable misère des campagnes avait rabattu de toute part des troupeaux d'affamés sur Paris » écrit Michelet dans Histoire de la Révolution française à propos de la journée du 13 juillet 1789. Cette description souligne la violence qui anime les mouvements populaire, essentiellement provoqués par des crises frumentaires. Cette violence s’illustre souvent dans le contact entre masses populaires laborieuses et privilégiés oisifs accusés de vivre sur le dos des travailleurs. De 1789 à 1946 on observe ainsi la mise en place et la permanence de plusieurs revendications, manifestations et grèves qui constituent l’ensemble des conflits du travail sur la période. Le sujet invite donc à réfléchir sur la forme des mouvements populaires au sein de la classe laborieuse, essentiellement constituée de paysans, ouvriers et salariés. Les revendications visent avant tout à réclamer ce qui est considéré comme un droit. Afin d’obtenir gain de cause les masses laborieuses usent essentiellement des procédés que sont les manifestations et les grèves. Les premières consistent en un rassemblement ponctuel d’individus dans un espace publique afin d’exprimer leurs revendications, attentes ou soutien, tandis que les secondes se définissent comme un arrêt de durée variable du travail afin de témoigner d’une désapprobation face à la direction du patronat. L’ensemble de ces moyens d’expression des actifs s’expriment dans une période sujette à de très nombreux bouleversements politiques, économiques et sociaux et à de nombreuses crises. Celle-ci voit peu à peu émerger une classe ouvrière et prolétarienne qui prend conscience d’elle-même et de son poids. Néanmoins, si les débuts de cette période sont marqués par la violence et sont surtout sujets aux insurrections, on observe peu à peu un recul de cette pratique insurrectionnelle qui fait