Rideau cramoisi résumé ( fiche de lecture )
Tout jeune sous-lieutenant, le vicomte logeait là, dans cette maison, chez de vieilles gens. Un jour, leur fille Alberte revient de quelque pensionnat pour vivre auprès d’eux. Alberte est beaucoup plus qu’une très belle fille. Elle est impassible, comme L’Infante à l’épagneul de Velázquez. Elle paraît une archiduchesse égarée, « comme si le Ciel avait voulu se moquer d’eux », chez des « bourgeois vulgaires ». Elle paraît bien élevée, sans affectation, plutôt silencieuse. Quand elle parle, elle dit ce qu’elle doit dire, sans plus. Son air n’est ni fier, ni méprisant, ni dédaigneux. Cet air dit : « Pour moi, vous n’existez pas. » Jugeant la fille inaccessible, le vicomte de Brassard se laisse aller à l’indifférence.
Chaque soir, il dîne à la table familiale sans prêter attention au fait qu’il est assis auprès d’Alberte. Un mois se passe avant que la main d’Alberte ne se pose sur la sienne.
Le cœur du vicomte s’enflamme. Comment faire ? Alberte ne quitte jamais sa mère. Elle ne sort que le dimanche, pour la messe ou pour vêpres. Le vicomte lui transmet un billet, le lendemain, toujours à table. Le surlendemain, il compte bien sur une réponse. Mais Alberte est maintenant assise plus convenablement, comme elle aurait dû l’être dès le premier soir, entre ses parents. Et rien dans sa physionomie ne ressemble à une réponse. Le jeune homme ne dort plus, espérant une lettre. Sa vie devient un affût. La belle reste impassible. Le vicomte ne peut que se replier sur sa chambre au rideau cramoisi, où quatre têtes de sphinx énigmatiques ornent les quatre coins du lit, où se tapit « mystérieux et blanc, dans le noir du coin, un vieux buste de Niobé ».
Au bout d’un mois de tourments