Rivages des syrtres
C’est à travers la rencontre de Julien Gracq avec son aîné André Breton que l’auteur du Rivage des Syrtes aurait découvert le surréalisme. En effet, Julien Gracq n'a jamais caché l'admiration qu'il portait à l’écrivain français, surtout connu comme étant le principal fondateur du mouvement surréaliste, qu’il considérait comme un exemple à suivre ; il lui a d’ailleurs dédié un essai nommé très originalement André Breton. Gracq semble soutenir grandement la rôle fondamental que joue la femme dans le surréalisme et en particulier chez Breton. Chez son idole, la femme serait une sorte de magicienne-sorcière intermédiaire entre l’homme et les choses qu’elle rapproche de lui. Vanessa, dans le Rivages des Syrtes occuperait donc ce rôle de femme médiatrice qui serait capable de réveiller un monde qui dort. De plus, le surréalisme serait le lieu où le contraire n’existe pas et il y a donc dans ce courant littéraire un désir d’unité retrouvé. L’eau y joue donc un rôle fondamentale car c’est par elle qu’on accède à l’uniformité tant recherchée.
§1 l’eau, la mer : Dans le rivages des syrtes il y a beacoup d’images d’eau, le paysage est d’ailleurs placé sous le signe de l’eau : il y a la mer qui les entoure, la brume, les marécages omniprésents surtout à Maremma, cette eau qui prend différents aspects propage ainsi la même atmosphère à travers l’œuvre et a donc le rôle d’unifiant. Il est évident que l'eau gracquienne est différente de l'eau naturelle. Elle est un liquide plus imaginaire que géographique dans l'univers romanesque du Rivage des Syrtes, mais il n'en reste pas moins qu'elle peut être considérée, comme l'élément naturel choisi par l'auteur : l'eau et non pas la terre, l'eau qui est à la fois ouverture et fermeture ou isolement, l'eau de Maremma et l'eau de Marino. Cette eau sans marées confère d'une part à Orsenna une éternité immobile, d'enfoncement dans un temps aux très faibles pulsations qui s'apparente à la mort.
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