Roman du terroir
1. TABLEAU HISTORIQUE
Avant la présentation détaillée du roman du terroir, il est indispensable de donner un tableau des événements historiques qui précèdent la formation du terroir, et de ceux qui sont importants du point de vue du terroir.
En 1760, les troupes britanniques conquièrent la Nouvelle-France, et ils accaparent les pouvoirs économiques et politiques. Le puissant Empire britannique naît du Traité de Paris de 1763. La France abandonne le Québec, au lieu de le protéger contre les Anglais.
Toutefois, comme les Anglais se sentent menacés au sud par les Américains, ils pratiquent une politique de conciliation avec les Canadiens français, et ils leur permettent de conserver leur langue, leur religion et leur système judiciaire.
Les Canadiens français essayent de défendre leurs intérêts sans se révolter contre le système britannique, mais comme il arrive très souvent que les Anglais ne prennent pas en considération leurs demandes (par exemple les postes de commande sont monopolisés par les Anglais), ils veulent se séparer radicalement des Anglais.
La Rébellion de 1837 est un mouvement d’affirmation nationale, mais les Canadiens français essuient un échec.[1]
Après cette défaite, c’est le clergé qui va diriger le peuple, et qui va fonder l’idéologie de conservation. Cette idéologie est très bien observable dans les romans du terroir. Pour éviter la réunion avec les Anglais, les Canadiens français s’enfuient dans les campagnes, où ils mènent une vie conservatrice : ils s’attachent fortement à la religion, à l’agriculture et à l’exaltation du passé.[2]
La religion et l’agriculture sont deux éléments très importants du nationalisme canadien-français. Ce n’est qu’après ces deux éléments de première importance que vient la langue comme troisième composant.
Le mode de vie conservateur sera dominant jusqu’à la Révolution tranquille (1960), un événement historique avec lequel la modernisation du Québec