ROUSSEAU Confessions Le ruban vol Lect
Introduction
Rousseau cherche à justifier ses actes devant les hommes mais aussi, comme nous le savons en lisant le préambule des Confessions, en prenant Dieu à témoin. Le titre de son autobiographie nous indique que sa volonté est de tout dire. Le lecteur se trouve donc en face d’une série d’aveux inconfortables. Dans cet extrait, il fait le récit d’un souvenir particulièrement dramatique, souvenir chargé de remords, donc traumatisant. Nous sommes en décembre 1728, il a 16 ans et il se trouve mêlé à une affaire de vol qui va lui permettre d’évoquer les caractéristiques de son comportement. [lecture]
Pour répondre à votre question1 je vais mettre en valeur dans un premier axe les étapes du récit, puis dans un second axe, je souhaite étudier la présence des sentiments.
PREMIER AXE : LES ETAPES DU RECIT
Le récit se compose de quatre temps bien définis.
1. Les circonstances du vol – Rousseau minimise son acte pour montrer l’innocence de son cœur en utilisant l’image du désordre : les termes « dissolution » et « confusion » au début du texte, et le mot « tracas » à la fin, se répondent pour insister sur l’aspect extraordinaire de la scène (une maison qui réagit au décès d’une aïeule) et pour éloigner la préméditation. C’est son instinct qui est en jeu. Toujours pour minimiser son forfait, il évoque l’objet de son vol comme un ruban « déjà vieux », donc usé et sans valeur. De même, il l’oppose à la valeur supposée des « autres meilleures choses » de la maison, source de tentation. On remarque que le « petit » ruban est un objet sans importance (au singulier) face à la multitude des choses (au pluriel) qui l’entoure. L’objectif de Rousseau est très clair : le vol est un acte qui semble chez lui spontané et naturel, il n’entraîne aucune conscience de la faute. C’est cette inconscience qui explique qu’il ne cache pas son larcin et surtout qu’il se sente si surpris quand on découvre le ruban