Rousseau, les rêveries du promeneur solitaire, v
Dans la « Cinquième promenade », l'auteur se remémore un lieu qui provoque en lui une exaltation des sentiments. Il manifeste également des regrets propices au questionnement sur la fuite du temps.
Nous analyserons en quoi cet extrait est annonciateur du Romantisme.
Nous commencerons par étudier l'exacerbation des sentiments de l'auteur puis, nous analyserons sa vision de la nature avant de nous intéresser à la fuite du temps.
Si ce texte illustre le souvenir d'une période heureuse de la vie de l'auteur, il traduit également son lyrisme et une exaltation de ses sens.
Ce texte est, en effet, favorable à une exaltation des sentiments de l'auteur, de son « Moi » lyrique. L'auteur utilise un nombre pléthorique de pronoms personnels à la première personne : « j' » (l. 1); « m' » (l. 2); « je » (l. 5); « j' » (l. 20) qui affirment son souhait de mettre en avant ses sentiments personnels. Cette « île » (l. 3) est un lieu privilégié à un recueillement. A travers le champs lexical du bonheur : « charmantes » (l. 1); « véritablement heureux » (l. 2); « agréable » (l. 6); « aime » (l. 7) Rousseau reflète son inclination pour ce lieu. Il a une tendresse particulière pour cet endroit. Ceci est accentué par l'allitération en [l] : « Cette petite île qu'on appelle à Neuchâtel l'île de la Motte » (l. 4-5). En effet, les sens en [l] connotent la douceur, l'harmonie donc à travers ce procédé Rousseau cherche à exprimer la bonté de vivre de cet endroit, un cadre serein, épuré qui provoque chez lui une sorte de rêve. Ce lieu apparaît véritablement comme un paradis terrestre. Il semble même être exclusif : « peu connu » (l. 4); « aucun voyageur » (l. 5); « peu fréquenté » (l. 15). L'auteur est donc fasciné, émerveillé par cette