Rumeur en politique
Présentation synthétique de la thèse
LA RUMEUR EN POLITIQUE Une sociologie de la prise de parole politique
Partant du constat que le phénomène social des rumeurs n’avait jamais vraiment fait l’objet d’une étude systématique de la part des sociologues du politique, ce travail de thèse s’inscrit dans la logique d’articuler ce phénomène avec les objets et les outils de la science politique contemporaine. Or, si la curiosité de cette discipline pour l’objet restait à naître, d’autres compartiments des sciences sociales s’y étaient déjà largement intéressés. Des travaux psychosociologiques tout d’abord, avec l’expérimentation unanimement considérée comme « fondatrice » des Américains Gordon Allport et Leo Postman. et les nombreux travaux qui prolongèrent la connaissance psychosociologique des rumeurs Des études anthropologiques également, avec les approches sensiblement divergentes proposées par Max Gluckman, Robert Paine, Norbert Elias ou plus récemment Stephen Ellis. Des travaux sociologiques enfin, depuis l’approche interactionniste élaborée par Tamotsu Shibutani jusqu’aux théories structuralistes de Françoise Reumaux, en passant par les études de la « sociologie clinique » des rumeurs initiée par Edgar Morin. À cette masse bibliographique, s’ajoutaient les réflexions stimulantes apportées par quelques historiens (Marc Bloch, Georges Lefebvre, Henri Corbin ou Arlette Farge)