Ruser par la parole, est-ce nécessairement tromper ?Aristote, philosophe grec du IVème siècle avant Jésus-Christ, définit l’homme comme un animal doté de paroles. L’être humain a recours au langage articulé pour s’exprimer, communiquer et échanger avec les autres. Mais qu’arrive-t-il s’il ruse par la parole ? Si en parlant, il a recours à des procédés habiles mais déloyaux afin d’obtenir ou réaliser ce qu’il désire ? En agissant de cette manière, il semble abuser de la confiance de l’autre, se jouer de lui en usant de mensonges : pour …afficher plus de contenu…

De plus, elle sert à dire le monde tel qu’il est. Cependant, si l’on « altère » cet outil moral par la ruse, si on l’utilise afin d’obtenir quelque chose de quelqu’un, il est évident que l’on « trompe », que l’on induit en erreur. Ainsi, celui qui ruse est amené à déformer la vérité pour assouvir ses …afficher plus de contenu…

Lorsque le roi d’Ithaque se retrouve captif du cyclope Polyphème ainsi que ses soldats, il va faire preuve d’une très grande intelligence. En effet, il va ruser en lui faisant croire qu’il ne se nomme « personne », ce qui va lui donner une avance précieuse qui lui permettra de s’échapper. On peut ici clairement qualifier cette situation de « vitale » : la nécessité fait loi. Ulysse est contraint, pour assurer sa survie et celles de ses hommes de faire preuve de ruse. La finalité n’est pas de tromper, elle est d’une importance bien plus grande. Effectivement, on peut dire que l’on trompe, mais ce n’est pas le but ultime : cela l’implique forcément, mais cela est plutôt considéré comme un moyen servant une cause plus noble. On peut également penser aux mensonges auxquels de nombreux juifs ont dû avoir recours lors de la seconde guerre mondiale, ou encore à la ruse du cerf tiré de la fable