Salvatore Piracci est commandant dans la marine depuis vingt ans et depuis trois ans, le commandant de la frégate Zeffiro, un navire des gardes côtes italiens basé à Catane, chargé de surveiller les embarcations amenant illégalement des immigrés clandestins sur l'île de Lampedusa. Il se voit comme le « gardien de la citadelle Europe » faisant face comme il le peut à la détresse des immigrés risquant leur vie pour poser le pied dans un Eldorado imaginaire en quête d'une meilleure vie. Nombreux sont ceux qui meurent en route, livrés (par des passeurs sans morale) au sort des flots ou dépouillés en cours de route, au détour d'une frontière. Parmi ceux-ci, le hasard lui fait rencontrer dans les rues de Catane une femme qu'il avait sauvée, quelques années auparavant. Elle lui explique que lors de la traversée son bébé mourut de soif et dû être jeté en mer pour éviter de contaminer le navire. N'ayant trouvé la force de survivre que dans l'espoir de se venger un jour des passeurs qui les avaient trahis, elle vient demander à Piracci une arme afin de retourner au Proche-Orient et abattre le responsable qu'elle a fini par identifier. Elle le convainc, par sa détermination, de l'aider à accomplir son objectif et Piracci lui donne donc l'arme qu'elle lui quémandait. Lors d'une énième patrouille, le commandant Piracci ne réussit, malgré tous ses efforts, à retrouver que deux des cinq embarcations en détresse durant une nuit de tempête. La colère le submerge. Un court échange avec l'un des rescapés le déstabilise un peu plus dans ses sentiments et le sens de son travail : il refuse in extremis et à regret de cacher cet homme à bord et doit le livrer aux autorités italiennes. Néanmoins il regrette après sa décision et démissionne de son travail. Sa décision est prise, il décide de tout quitter et de partir pour l'Afrique du nord à bord d'une barque de pêcheurs à la manière des émigrants.
Durant le même temps, deux frères soudanais Soleiman et Jamal font route vers la Libye