Résumé ouvrage sociologique
R. Establet et C. Baudelot, LeSeuil, Paris, 1992.
Résumé
Pour l’instruction des femmes, le grand siècle, c’est le 20e siècle. 624 étudiantes en 1900 dans toute la France, 719 000 étudiantes en 2005... Le fait est là, les filles l’emportent aujourd’hui sur les garçons (de l’école primaire à l’enseignement supérieur).
Ce changement social s’effectue à un rythme soutenu et inexorable ; et c’est un changement qui s’observe même dans le déterminant fondamental de la réussite scolaire dans notre société à savoir : l’origine sociale.
Dans la réussite scolaire, l’effet de la classe sociale d’origine est déterminant. L’effet du sexe n’intervient qu’au second rang. Mais encore incapable de neutraliser l’effet de l’origine sociale, la réussite scolaire généralisée des filles parvient pourtant à l’atténuer sensiblement, ce qui représente une avance sociale considérable.
Pourtant face à cette progression spectaculaire des scolarités féminines, on observe un autre fait social dans le sens inverse : c’est-à-dire un maintien des ségrégations entre filles et garçons au terme et au cœur même des scolarités.
C’est depuis 1924 seulement que le bac est devenu ce qu’il était déjà depuis 1820 pour les garçons, la sanction d’une scolarité secondaire et l’accès aux carrières libérales. Or aujourd’hui, il y a plus de bachelières que de bacheliers.
De 1900 à nos jours, la progression du nombre total de bacheliers des 2 sexes a été fulgurante. Et l’on pourrait se dire que le rattrapage féminin n’est qu’une conséquence mécanique de l’accélération générale, un simple effet de la vulgarisation du bac et de sa dévaluation.
Non car le bac est un bien rare et reste un barrage : il n’est décroché que par 34,9% de la classe d’âge (42,2% des filles et 27,9% des garçons).
On peut évaluer ce qui relève dans l’évolution des scolarités féminines soit de l’évolution démographique, soit de l’ouverture générale des accès, soit de l’initiative propre des filles et on