Rôle de la description dans le roman
Introduction
Amorce : Habitué à la rapidité et à l'immédiateté du cinéma, le lecteur d'aujourd'hui a tendance à « sauter » les descriptions romanesques, souvent longues et précises. Problématique : Pourquoi cette désaffection ? Quelle importance les descriptions de lieux et de décors ont-elles dans un roman ? Annonce du plan Sont-elles inutiles et peut-on les supprimer ? Ou, au contraire, ont-elles des fonctions et une importance essentielles pour la lecture d'un roman ?
I. L'inutilité des descriptions de lieux très précises
1. Définition de la description très précise d'un lieu
Avant le xixe siècle, les descriptions de lieux dans le roman étaient assez succinctes : elles se bornaient aux informations générales, sans descriptions de paysages. Ainsi, dans La Princesse de Clèves, Mme de Lafayette ne décrit pas précisément la cour. C'est au xixe siècle, avec le roman réaliste et naturaliste, qu'elles deviennent très détaillées et occupent parfois plusieurs pages. Quelles en sont les caractéristiques ?
Les descriptions multiplient les précisions, avec des gros plans sur des détails accessoires. Ainsi, Flaubert décrit « la grille du Jardin des Plantes », le « brûloir à café », les « vasistas », « la plaque de marbre ». Zola effectue des sortes de zooms sur les « persiennes pourries », la « lanterne aux vitres étoilées » et Céline mentionne « un petit grillage », un « tout minuscule guichet » et les « recoins pourris au bas des murs ».
Elles sont émaillées de noms propres qui désignent des lieux très précis : la diligence de Frédéric passe devant le « Jardin des Plantes » puis le « quai Saint-Bernard ». Gervaise balaie du regard « le boulevard de la Chapelle », l'« Hôtel Boncœur, tenu par Marsoullier », « l'hôpital de Lariboisière »... Bardamu sillonne « Broadway », « Manhattan » ; Lalla « descend » par « la traverse de la