Samuel beckett
I- De l'universitaire à l'homme d'État
Né le 13 avril 1906 dans une banlieue aisée de Dublin, Foxrock, Samuel Beckett est le deuxième fils d'une famille protestante. Après avoir été pensionnaire à la Portora Royal School d'Enniskillen, il étudie dès l'âge de dix sept ans dans la plus ancienne université d'Irlande, le Trinity College de Dublin. C'est là qu'il apprend le français, l'italien, l'anglais et qu'il suit les cours de l'éminent professeur de philosophie, Arthur Aston Luce. Il découvre des auteurs comme Ronsard, Racine, Corneille, Léon Paul Fargue, Valéry Larbaud et Francis Vielé-Griffin par l'intermédiaire de son professeur de français. En outre, lors de ses cours d'italien, il découvre avec enthousiasme Pétrarque, l'Arioste et Dante. Épris de théâtre, il fréquente le Queens Theatre à Londres et assiste aux pièces du dramaturge engagé Sean O'Casey à l'Abbey Theatre. Après avoir enseigné quelque temps au Campbell College de Belfast, il est nommé lecteur d'anglais pour deux ans à l'École Supérieur de la rue d'Ulm. C'est à cette occasion qu'il fait une rencontre déterminante : le poète Thomas McGreevy le présente à l'écrivain irlandais James Joyce et sa famille. II- La production d'avant-guerre : entre prose et poésie
Dès 1929, sur les conseils de James Joyce, Samuel Beckett entreprend et publie un essai critique, intitulé Dante... Bruno. Vico... Joyce. Publié en tête de l'ouvrage Work in progress, que Joyce avait commencé à écrire dès 1923, cet essai prend la défense du style de l'écrivain irlandais. Durant l'été de la même année, la première nouvelle de Beckett, intitulée Assumption, est publiée dans la revue littéraire Transition dirigée par le critique américain Eugène Jolas. À la fin de l'année 1929, Beckett et son ami Alfred Péron collaborent à la traduction française d'un extrait de Work in progress. Mais dès lors que Beckett repousse les avances de Lucia Joyce, la fille de l'écrivain, l'amitié qui unit les deux