Samuel richardson
Richardson avait cinquante ans lorsque, à la demande de plusieurs libraires, il se mit à écrire un recueil de lettres morales ; à mesure qu’il poussait son travail, une idée dramatique s’y joignait et il en résulta Paméla ou la Vertu récompensée (Londres, 1740, 2 vol.). Le succès énorme de cet ouvrage fit instantanément de Richardson un des écrivains les plus connus et admirés de son époque. Henry Fielding a parodié Pamela à deux reprises, l’une avec le roman épistolaire anonyme Shamela, puis avec Joseph Andrews, histoire du frère de Pamela. Eliza Haywood s’est également mise de la partie avec son Anti-Pamela (1741) qui a été un de ses romans les plus connus.
Ce succès durait encore lorsque, huit ans plus tard, Richardson publia son second et son meilleur roman, Clarisse Harlowe (Ibid., 1748, 7 vol. in-8 °). Ce roman a été porté plusieurs fois à la scène, notamment par Lessing, dans Miss Sara Sampson et, en France, par Népomucène Lemercier.
Le troisième roman de Richardson, Histoire de Sir Charles Grandison (Ibid., 1753, 8 vol. in-8 °), offre l’idéal d’un gentilhomme vertueux comme Clarisse offrait l’idéal d’un élégant scélérat ; malheureusement le type est monotone et, l’auteur ne connaissant pas assez le grand monde pour les peintures qu’il voulait en faire, le génie de l’auteur ne se retrouve que dans l’épisode de Clémentine, une jeune Italienne devenue folle parce qu’elle ne peut pas épouser le gentilhomme protestant qu’elle aime.
Grand en Angleterre, le succès de Richardson, fut encore plus grand en France. Diderot le loua dans son Éloge de Richardson en ces mots : « On