Sartre : contingence et nécessité
Dans ce texte, Sartre fait une distinction conceptuelle entre ce qui est nécessaire, possible, probable ou encore contingent, dans le cadre de sa pensée radicalement renversante quant à la question de l’existence humaine. Cette distinction s’inscrit dans une réflexion autour des actions qui nous rendent libres et construisent notre devenir, tout en insistant sur le fait que le choix ne doit pas découler d’une « conséquence», exprimant le refus de rentrer dans les « mailles du déterminisme ». Ces actions doivent au contraire pouvoir « ne pas être », et donc appartenir au domaine des possibles, c’est-à-dire de ce qui n’est pas, ou pas encore, mais pourrait être, n’impliquant pas de contradiction logique, et s’inscrivant dans le temps futur, cher au philosophe existentialiste. Et à cette notion de possibilité, et donc de faillibilité, il va opposer le nécessaire, ce qui est universellement vrai, mais surtout ici ce qui ne peut être autrement. Si une action se jouait sur ce plan, sans aucun échec possible, aucun imprévu, ce serait une action profondément déterminée, où l’individu serait tout sauf libre ; cette notion s’opposant à la fois à la possibilité, l’impossibilité et la contingence. Car Sartre parle aussi de contingence dans ce texte, concept allant de paire avec l’idée de possibilité. Le contingent n’est ni vrai, ni faux, en ce sens qu’il porte sur quelque chose qui peut aussi bien être que ne pas être, qui n’est pas encore joué, s’opposant là encore au déterminisme de la nécessité, notion incompatible avec le libre-arbitre et la liberté humaine. Il faudrait donc découvrir la contingence, celle de l’existence pure, contingence radicale du monde, qui n’est justifiée par rien d’autre qu’elle-même et redonne tout son sens à l’idée de liberté, un véritable « univers des possibles » s’ouvrant alors à nous. Cette notion va aussi